Archiviste paléographe, docteur en histoire et professeur de chaire supérieure au lycée Pierre de Fermat de Toulouse, où il enseigne l’histoire médiévale et moderne, Laurent Avezou est spécialiste de l’historiographie et du destin légendaire des grandes figures historiques, plus particulièrement du XVIIe siècle français.
Large calvitie, barbe blanche, sobre costume noir, voilà l’image de Sully, ministre sévère mais, à l’image du « bon roi Henri », protecteur des humbles et des paysans. Le mythe correspond-il à la réalité ?
Maximilien de Béthune, duc de Sully, né en 1559 et mort à plus de 82 ans en 1641, n’était au fond ni le protecteur de l’agriculture ni le mentor sourcilleux du roi. Il était d’abord, depuis l’âge de 12 ans, le fidèle compagnon du futur Henri IV, qu’il a servi sans faille jusqu’à son assassinat en 1610. Il était aussi un gentilhomme, attaché aux valeurs de la noblesse d’épée. Il était enfin un travailleur acharné dans des domaines aussi variés que les finances, les fortifications, l’artillerie, les voies de communication et les bâtiments royaux, autant qu’amateur des lettres et des arts. Cet homme de guerre et homme d’État a finalement largement dépassé en longévité les autres grands ministres de la France du XVIIe siècle tels que Richelieu, Mazarin ou Colbert, et garde l’aura d’un grand réformateur chargé d’une somme de responsabilités inédite.
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