Docteur en histoire contemporaine, Fabien Lostec est membre du laboratoire Tempora, enseignant et chargé de cours à l’Université Rennes 2.
Contrairement à une légende tenace, toutes les femmes collaboratrices n’ont pas été graciées par les tribunaux de l’épuration à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Elles sont 650 à être frappées par la peine capitale, dont 45 sont finalement exécutées. Jamais, depuis la Révolution française, autant de femmes n’avaient été condamnées et mises à mort en si peu de temps.
Qui sont ces condamnées à mort, de quelle façon ont-elles collaboré, comment vivent-elles leur épuration et par qui sont-elles jugées ? Fabien Lostec brosse le portrait individuel et collectif de ces femmes. Il nous montre qu’au-delà de l’image
de la collaboratrice sentimentale, elles se sont résolument engagées au service de l’ennemi, ont commis des actions violentes et des tortures, ont provoqué des déportations et des assassinats.
La morale et le droit s’entremêlent lors de leurs procès, puisqu’elles sont accusées d’être de mauvaises épouses et/ou mères et, plus largement, de mauvaises femmes. L’auteur examine le temps du jugement jusqu’à la mort pour celles dont le recours en grâce est rejeté et n’oublie pas le temps de l’incarcération ni celui de la sortie de prison pour celles qui bénéficient d’une commutation de peine.
Une étude fine qui vient renouveler par le genre l’histoire de l’épuration et de la violence politique.
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