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Solène Cornec

Destin de sorcières

Les rendez-vous

23 novembre
24 novembre

Biographie

Solène Cornec voit le jour à Morlaix en 1985. Amatrice de roman et de féminisme, l’autrice se plonge dès le plus jeune âge dans les oeuvres de Jane Austen ou Marguerite Duras. – – Depuis son appartement parisien, elle est experte en marketing le jour et autrice la nuit. – – Solène Cornec s’entourent de femmes aux convictions fortes et à l’humour aiguisé. C’est pour elles et pour les générations futures qu’elle tient à donner la place qui leur revient aux femmes et à leurs histoires, à commencer par celles des sorcières. 

Destin de sorcières

Bayard

15 histoires de femmes accusées de sorcellerie entre les XIVe et XVIIIe siècles, dans le monde occidental. 15 récits de vies brisées à une époque où l’on craignait les esprits libres et où la justice était celle de la rue ou celle des dominants. À travers ces 15 portraits de femmes pourchassées et condamnées, pour la majorité d’entre elles, ce livre montre qu’il fut un temps où la marginalité, la différence et la liberté de penser étaient non seulement dénoncées mais pouvaient aussi conduire à la mort d’innocents, et surtout d’innocentes.

Décrypter le passé
On pense souvent que la chasse aux sorcières n’a eu lieu qu’au Moyen Âge, ce qui est faux. Les procès en sorcellerie se sont surtout produits entre les XVIe et XVIIe siècles, à un moment où s’affirmaient les absolutismes religieux et politiques dans une grande partie de l’Europe… et ailleurs. À l’époque, beaucoup de faits sans explication étaient attribués aux sorcières et c’étaient les rumeurs qui conduisaient aux procès. Les accusations étaient improuvables et sans fondement, mais elles rassuraient la majorité des gens. La plupart du temps, elles concernaient les femmes, femmes peu considérées par la religion catholique, dans une société très croyante. Ces procès étaient aussi une arme pour le pouvoir en place, lui permettant de renforcer son autorité qui devenait incontestable. Ce sont ces états de fait que ce livre raconte. Décrypter le passé permet toujours de mieux comprendre le présent.

Sorcières ou femmes libres ?
Alice Kyteler (XIVe s., Irlande), Jeanne de Brigue (XIVe s., France), Véronika de Desenice (XVe s., Croatie), Jeanne d’Arc (XVe s., France), Ursula Southeil (XVIe s., Angleterre), Jeanne Harvilliers (XVIe s., France), Franchetta Borelli (XVIe s., Italie), Agnès Sampson (XVIe s., Écosse), Alizon Device (XVIIe s., Angleterre), Anne de Chantraine (XVIIe s., France), Marie Navart (XVIIe s., France), Marguerite Tiste (XVIIe s., Belgique), Catherine Deshayes (fin du XVIIe s., France), Sarah Good (XVIIe s., Massachusetts – États-Unis) et Anna Göldin (XVIIIe s., Suisse) sont les 15 femmes dont on raconte l’histoire ici. Leur vie, parfois très documentée et parfois moins, nous enseigne que la liberté d’être soi-même n’est jamais acquise, et que le combat contre les traditions archaïques et patriarcales prend probablement naissance à l’aube de l’humanité. Elles étaient souvent des guérisseuses ou des sages-femmes au service des autres, souvent célibataires ou veuves, jeunes ou âgées, mais pauvres la plupart du temps, révoltées ou effrontées, lucides sur un système injuste reposant sur la crédulité des uns et la malveillance des autres, toujours au profit des puissants et des dominants.

Mystère et poésie au rendez-vous
Les superbes planches d’Aline Bureau illustrent avec maestria ces 15 parcours tragiques. Une ou deux illustrations en grand format viennent renforcer, à chaque fois, l’ambiance qui se dégage du texte. Le côté sombre des récits est transcendé par des images offrant des scènes de vie très poétiques et vivantes. Alice, Jeanne, Alizon ou Marguerite prennent corps, passant de notre imaginaire à la réalité de leur histoire. S’il n’y a aucune magie dans les faits réels relatés, l’illustratrice s’en empare pour en emplir ses couleurs et sa propre interprétation de ces personnages. Courageuses et entières, telles sont les 15 femmes données à voir ici.