Ancienne élève de l’École nationale des Chartes, agrégée et docteure en histoire, Hélène Becquet enseigne en classe préparatoire aux grandes écoles. Elle est l’autrice de Marie-Thérèse de France, L’orpheline du Temple et de Louis XVII, L’Enfant-roi parus aux éditions Perrin.
La Révolution française inaugure une période de profonde instabilité politique au cours de laquelle la France se cherche un nouveau régime pour succéder à une monarchie qualifiée d’absolue. Dans cette recherche d’un gouvernement stable, plusieurs dynasties se sont vu proposer un trône. Après l’échec de la maison de France, les Bonaparte, les Orléans ont chacun tenté une synthèse politique sans davantage parvenir à se maintenir.
A chaque abdication, les princes prennent la route de l’exil, un exil à chaque fois regardé comme provisoire, à raison dans un premier temps, à tort sur le long terme. L’histoire de France a ainsi ceci de spécifique que ce n’est pas une dynastie qui a quitté le pays, mais bien trois, voire quatre si l’on ajoute la branche espagnole des Bourbons à la fin du siècle. Il y a ainsi pléthore de prétendants à un même trône, ce qui n’est assurément pas pour rien dans la victoire finale de la république en 1789.
L’exil n’est synonyme d’échec qu’à posteriori. Jusqu’en 1950, l’Europe reste majoritairement monarchique. Les prétendants représentent une alternative politique soit à la dynastie en place soit à la République. Aussi, leur exil n’est pas oisif : depuis l’étranger, ils ont pour but non seulement leur retour, mais leur rétablissement.
De Louis XVIII, premier roi exilé, jusqu’à la levée des lois d’exil de la République en 1950, l’ouvrage réfléchit à ce que représentaient politiquement ces monarques en exil, pour les Français mais aussi pour les autres monarchies européennes, qui ont pu voir en eux une légitimité de rechange.
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